l'équilibre ACIDE BASE
Vous êtes stressé, vous respirez vite, trop vite. La tête se met à tourner, les doigts picotent.
Ce n’est pas qu’une crise de panique, c’est aussi votre sang qui change de saveur : il devient trop “basique”. 🧛🦇, vous faites une hyperventilation😱💩
Pourquoi ? Parce que vous avez soufflé trop de gaz carbonique, ce fameux CO2. Et ce gaz, c’est de l’acide en bouteille. Moins vous en gardez, plus votre corps bascule vers l’alcalose.
Voilà toute l’histoire : notre organisme tel un funambule, toujours en équilibre sur son fil entre acide et base.
Trop d’un côté, c’est le désordre. Trop de l’autre, c’est pareil. Et pour comprendre ce mécanisme intérieur, il faut saisir deux mots :
Quand on dit acidémie ou alcalémie, on parle de l’état du sang, de ce que montre le thermomètre.
Quand on parle d’acidose ou d’alcalose, on désigne la cause du problème, l’origine de la dérive.
C’est comme la différence entre voir que votre maison est froide et savoir si c’est parce que le chauffage est en panne ou parce qu’une fenêtre est restée ouverte.
Qui sont les acteurs de ce cirque ? Deux organes, deux caractères.
Les poumons, rapides et nerveux, jouent avec le CO2. Plus ils en gardent, plus le sang s’acidifie ; plus ils en expulsent, plus le sang se basifie.
Les reins, lents et patients, manipulent les bicarbonates, ces petites molécules basiques qui adoucissent l’acidité. Ils agissent comme une réserve, mais il leur faut du temps pour ajuster les stocks.
Ces deux systèmes se compensent l’un l’autre. Si les poumons provoquent une crise, les reins tenteront de rattraper. Si les reins déraillent, les poumons accélèrent ou ralentissent la respiration pour corriger le tir.
👉 Les gaz du sang (ou gazométrie artérielle) mesurent le pH, le CO2, les bicarbonates, la saturation en oxygène, etc. → un reflet direct de l’équilibre acido-basique et respiratoire.
Les “gaz du sang” sont un examen que le médecin demande quand il veut savoir si votre corps arrive encore à garder son équilibre vital entre oxygène, gaz carbonique et acidité.
On y a recours dans des situations où la respiration ou le métabolisme sont mis à rude épreuve :
une difficulté respiratoire aiguë (crise d’asthme sévère, bronchite chronique décompensée, pneumonie, embolie pulmonaire, COVID grave…),
une suspicion de déséquilibre métabolique (acidocétose du diabète, insuffisance rénale, intoxication médicamenteuse ou chimique),
un état critique (coma, choc, réanimation, surveillance sous oxygène ou sous respirateur).
En clair, les gaz du sang servent un peu de tableau de bord en temps réel :
Ils permettent au médecin de voir si vos poumons ventilent bien, si vos reins compensent correctement, et si votre organisme reste sur le fil de l’équilibre acide-base. ⚖️🫁🧪
mais pour comprendre sa réflexion (Pour ceux que ca intéresse) 👉:
Une méthode simple comme une recette de cuisine :
Le médecin commence pas par regarder le sang en lui-même. Il regarde les acteurs. d’abord ce que font les poumons : trop de CO2, c’est une acidose respiratoire ; pas assez, une alcalose respiratoire. Puis il observe les reins : trop de bicarbonates, alcalose métabolique ; pas assez, acidose métabolique.
Enfin, il regarde le sang : est-il acide ou basique ? C’est cette troisième étape qui dit qui mène la danse, et qui ne fait que suivre.
Un exemple : si le sang est acide et que vous trouvez une acidose métabolique et, en face, une alcalose respiratoire, la coupable, c’est l’acidose métabolique.
L’alcalose respiratoire n’est qu’une tentative de compensation. Inversement, si le sang est basique et que vous voyez une alcalose métabolique associée à une acidose respiratoire, c’est bien l’alcalose qui a gagné la partie.
Parfois, malheureusement, les deux acteurs dérapent dans le même sens : acidose respiratoire et acidose métabolique ensemble. Là, ce n’est plus une compensation, c’est un double accident.
Et si, malgré tout, le sang paraît normal ? Cela veut dire que la compensation a parfaitement fonctionné. L’équilibre s’est rétablit. Mais en cherchant bien, on peut voir d’où est parti le déséquilibre : d’une respiration trop rapide qui a été calmée par les reins, ou d’un rein fatigué que les poumons ont secouru en hyperventilant.
Au fond, comprendre l’équilibre acide-base, c’est imaginer une balance très sensible où deux forces s’affrontent : les poumons, rapides comme des sprinteurs, et les reins, lents comme des marathoniens. Ils se disputent, se corrigent, se compensent. Le sang, lui, est le juge : acide, basique, ou parfaitement équilibré.
Alors retenez seulement ceci :
CO2, c’est de l’acide.
Les bicarbonates, c’est de la base.
Et les deux essaient toujours de s’équilibrer.
Dit comme ça, ça paraît technique. Mais en réalité, c’est un mécanisme qui influence notre quotidien bien plus qu’on ne le pense. Comprendre un peu ce langage, ce n’est pas juste de la culture générale : c’est apprendre à décoder certains signaux du corps et à mieux y répondre.
Prenons l’exemple de la crise d’angoisse. Vous hyperventilez, vous expulsez trop de CO2.
Résultat : votre sang devient trop basique. Tête qui tourne, fourmillements… Savoir ça, c’est déjà comprendre pourquoi la solution est simple : ralentir sa respiration, inspirer dans un sac ou se concentrer sur une expiration lente. En gros, réinjecter de l’acide là où il en manque
.
Autre exemple : le sport. Quand on se dépense intensément, les muscles produisent plus d’acidité. Les poumons et les reins font tout pour compenser. Si on connaît ce mécanisme, on comprend pourquoi le souffle est si important, pourquoi bien s’hydrater aide, et pourquoi récupérer demande du temps.
Et puis il y a la vie courante : une personne âgée fatiguée qui respire vite, un proche diabétique qui fait un malaise, un enfant qui panique… Derrière ces situations, il y a souvent un déséquilibre acide-base.
Bien sûr, ce n’est pas à chacun de poser un diagnostic médical. Mais avoir en tête que poumons et reins sont les deux grands régulateurs, que CO2 = acide et bicarbonates = base, c’est déjà se donner des clés pour comprendre ce qui se joue.
Le plus important pour vous à comprendre c’est le rôle vital l’hydratation :
L’eau, en elle-même, ne “corrige” pas directement l’acidité ou la basicité du sang. Le corps a déjà des régulations très fines (poumons + reins). Mais l’hydratation joue un rôle indirect mais essentiel.
👉
Fonction rénale : Les reins régulent l’acide-base en éliminant les ions H+ (acides) et en réabsorbant/produisant du bicarbonate (bases). Mais pour fonctionner, ils ont besoin d’un débit urinaire suffisant → donc d’une bonne hydratation. Sans eau, ils filtrent moins bien → risque d’accumulation d’acides.
Dilution et tamponnage : Plus on est déshydraté, plus les liquides corporels sont concentrés → l’équilibre tampon (bicarbonates, protéines) est moins efficace.
Perte d’eau et électrolytes : La transpiration, par exemple, entraîne une perte de bicarbonates et d’électrolytes → ce qui peut perturber l’équilibre acide-base (sport, chaleur).
Lien avec sensations corporelles : Déshydratation = fatigue, crampes, maux de tête, parfois confondus avec d’autres troubles → un ostéopathe ou un médecin peut y voir des signes “indirects” d’un terrain acide.
S’hydrater, ce n’est pas seulement “boire pour ne pas avoir soif”. C’est aussi offrir à votre corps les moyens de garder son équilibre interne, y compris acide-base.
Pourquoi ? Parce que ce sont surtout vos reins qui font ce travail de régulation.
Leur rôle est d’éliminer l’excès d’acide et de conserver ou fabriquer des bases (bicarbonates). Mais pour filtrer, ils ont besoin d’un bon débit urinaire.
Imaginez un ruisseau : s’il coule bien, il emporte les déchets ; s’il se tarit, tout stagne et s’accumule. La déshydratation agit comme une sécheresse : le filtre fonctionne au ralenti, et l’acidité peut s’installer.
Boire de l’eau, c’est donc donner à vos reins l’outil principal pour faire leur travail. C’est aussi maintenir vos liquides corporels assez “dilués” pour que les systèmes tampons (bicarbonates, protéines, minéraux) puissent jouer leur rôle.
Voilà pourquoi, même si boire un verre d’eau ne va pas “corriger” d’un coup une acidose, l’hydratation régulière reste un pilier discret mais essentiel de cet équilibre.
En clair : vos poumons ajustent vite, vos reins s’adaptent lentement, et l’eau, elle, leur permet simplement de travailler dans de bonnes conditions. 💧⚖️
Pour ma part en tant qu’ostéopathe, bien sûr, je ne mesure pas le CO2 ou les bicarbonates.
Mais j’observe…je palpe, je ressent au touché certains maux.
Certains signes cliniques peuvent alerter : respiration courte et agitée, tensions du diaphragme, douleurs thoraciques diffuses, fatigue chronique, crampes ou fourmillements, troubles digestifs ou maux de tête liés au stress. aspect cyanosé des extrémités, ect ..
Ces indices aident à comprendre si le déséquilibre est d’origine mécanique, fonctionnelle… ou s’il cache une cause plus profonde.
Et parfois, certains signes peuvent alerter un clinicien averti sur un trouble plus profond.
👉 Pour le diabète, ce qui peut mettre la puce à l’oreille, ce sont des patients qui racontent une soif excessive, des passages très fréquents aux toilettes, une fatigue persistante, une perte de poids inexpliquée. Parfois aussi des fourmillements dans les pieds ou les mains, ou des douleurs diffuses qui ne collent pas à un schéma articulaire classique.
👉 Pour l’insuffisance rénale, on peut entendre des plaintes de fatigue chronique, remarquer des chevilles gonflées, un teint pâle ou “terne”, des troubles digestifs, des douleurs lombaires diffuses qui ne correspondent pas à une simple contracture musculaire. Souvent, ce sont des personnes qui ont déjà de l’hypertension ou un diabète connu : des terrains à risque.
👉 Pour les pathologies respiratoires, j’observe la manière dont le patient respire. Si l’essoufflement est anormal pour un effort minime, si la respiration est sifflante, si la cage thoracique bouge peu malgré les techniques, ou si la personne se plaint d’une oppression dans la poitrine, ce sont autant de signaux qui dépassent le simple blocage mécanique.
Dans tous ces cas, je ne pose pas de diagnostic médical. Mais je sais reconnaître que “quelque chose sort de son champ”. Ma responsabilité est alors de dire : “Je vous invite à consulter votre médecin, car ces signes méritent des examens.”
C’est ça, le diagnostic différentiel ostéopathique : discerner ce qui est fonctionnel (et donc dans son champ d’action) de ce qui relève d’une pathologie médicale.
Mais puisqu’on parle d’équilibre acidobasique je me dois de parler très brièvement du PRAL : kEZAKO 😱?
Le PRAL est un indice (et reste indice , il n’est pas formel) qui “estime” la charge acide ou basique qu’un aliment génère pour les reins après digestion et métabolisation mais ne tiens pas compte de sa teneur en sel.
Les aliments riches en protéines animales (viande, fromage, charcuterie) → charge acide positive.
Les fruits et légumes → charge acide négative (donc plutôt alcalinisants).
En gros : plus l’aliment contient de protéines soufrées et de phosphates → plus il génère d’acide. Plus il contient de potassium, calcium, magnésium → plus il génère de base.
Le PRAL (Potential Renal Acid Load, ou “charge acide rénale potentielle”) est un indice qui mesure si un aliment apporte plutôt une charge acide ou basique à votre organisme une fois digéré.
Les aliments riches en protéines animales (viandes, fromages, charcuterie) laissent une charge acide importante.
Les fruits, légumes et la plupart des végétaux apportent au contraire une charge alcaline, qui aide à neutraliser.
Est-ce que cela change directement le pH du sang ? Non. Le corps défend farouchement son équilibre acido-basique : même après un repas très “acide”, votre sang restera stable, car vos poumons et vos reins corrigent immédiatement.
Mais là où le PRAL joue un rôle, c’est sur la charge de travail des reins. Plus l’alimentation est acidifiante, plus vos reins doivent compenser, et cela peut, à long terme, influencer la santé osseuse (déminéralisation), musculaire et rénale.
À l’inverse, une alimentation riche en végétaux “soulage” cette charge et soutient l’équilibre global.
En soit il est plutôt représentatif du poids que vous mettez dans le sac à dos de vos reins. Trop de produits acidifiants l’alourdissent, tandis que les végétaux l’allègent et l’aident à garder le rythme. 🍎🥦🥩⚖️
Prenez soins de vous!